Pakistan – district de Thatta – Région de Sind : Assistance aux victimes des inondations
Pakistan, Thatta, Sind : Restorer les moyens de subsistance des victimes des inondations de l’Indus en 2010, et protéger l’enfance.
Avec notre partenaire au Pakistan : l’association locale Cavish Development Foundation et la coordination en France d’Acting for Life
Cavish est une organisation pakistanaise à but non lucratif dont l’objectif est de «faciliter le processus d’autonomisation des communautés et des groupes défavorisés afin qu’ils puissent améliorer leur qualité de vie ».
Les objectifs généraux de Cavish sont les suivants :
- Faciliter le développement des communautés défavorisées.
- Encourager les approches participatives.
- Sensibiliser et promouvoir les questions relatives aux droits de l’homme et des politiques associées.
- Développer les ressources humaines et renforcer les capacités organisationnelles.
Cavish intervient dans 12 districts et par ailleurs a une forte présence dans la zone géographique où le projet est proposé. Elle a mené plusieurs initiatives de promotion des droits de l’enfant et d’éducation à la protection de l’enfance auprès des parents et surtout des femmes au sein des communautés. Depuis une dizaine d’années, Cavish a acquis une expertise dans le renforcement des capacités: des ONG et OING telles que Save the Children UK, Cordaid Pakistan et Oxfam GB ont été formées à la mobilisation sociale et à l’organisation communautaire.
La crise actuelle – les inondations
Le district de Thatta compte parmi les districts les plus touchés dans la région de Sind. Il s’agit de l’un des districts les plus vulnérables au Pakistan en raison de sa situation géographique, la région côtière étant frappée par des cyclones et autres catastrophes naturelles presque chaque année. Pendant les inondations d’août 2010, près de 895 400 personnes (sur une population de 1,20 millions) ont été touchées dans tout le district. De plus, environ 177 800 hectares de terres agricoles et de cultures ont été dévastés. L’agriculture est le deuxième secteur le plus grand du pays, représentant plus de 21 pour cent de son produit intérieur brut. Selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM), le principal moyen de subsistance pour la moitié de la population dans les zones touchées par les inondations était l’agriculture.
Dans ce contexte, la protection de l’enfance est une préoccupation pour de nombreux acteurs. Dans de telles conditions et en raison du manque d’alphabétisation et de sensibilisation, il est à craindre que la gravité des inondations accroissent la vulnérabilité des enfants. Pour cette raison, les militants des droits de l’enfant appréhendent une augmentation du travail des enfants qui seraient forcés de travailler afin de participer aux revenus de leur famille, ce qui entraînerait le retrait de nombreux enfants des écoles. Les filles seraient mariées à un âge précoce et le trafic des enfants pourrait également augmenter
Depuis quelques temps, les familles déplacées ont commencé à retourner dans leurs foyers mais les plus vulnérables nécessiteront une aide pour les aider à reconstruire leur foyer. Par conséquent, Cavish prévoit qu’un soutien immédiat aux familles touchées par la restauration de leurs moyens d’existence devrait, d’une part, contribuer à la réduction de leur vulnérabilité et, d’autre part faciliterait également l’amélioration des conditions de vie des enfants des familles touchées.
Les activités proposées
Cavish propose donc de démarrer un projet de restauration des moyens de subsistance par un soutien à l’agriculture et au renforcement des capacités dont l’objectif est le suivant : créer un environnement propice à la phase de restauration précoce pour la relance et la réhabilitation des sources de subsistance pour les familles touchées de sorte qu’elles puissent bénéficier aussi aux enfants vulnérables.
Les activités proposées sont les suivantes :
- Évaluation des besoins et identification des bénéficiaires (groupes d’enfants vulnérables, les orphelins, les enfants vivant dans les communautés minoritaires, les enfants impliqués dans les pires formes de travail, etc).
- Distribution de semences, d’engrais et autres intrants agricoles pour les parents de ces enfants.
- Formation à la sensibilisation sur les droits de l’enfant.
- Formation des familles les plus affectées à la préparation aux catastrophes naturelles.
Ainsi, accroître les moyens de subsistance des familles touchées par les inondations leur permettra de mieux s’occuper de leurs enfants. L’objectif de Cavish est de renforcer la situation financière et les capacités professionnelles des agriculteurs pauvres afin qu’ils puissent se préoccuper de la santé, la nutrition, l’éducation et les autres besoins de leurs enfants. Des activités intensives de mobilisation sociale et de sensibilisation seraient menées pour sensibiliser les familles bénéficiaires afin de procurer les capacités de protection adéquate et de développement à leurs enfants. Par la mobilisation des familles bénéficiaires, Cavish envisage d’accroître le niveau de scolarité des enfants. Les sessions sur les questions de droits de l’enfant et la protection des enfants seraient conduites pour les parents. De manière globale, les droits de l’enfant restent le thème transversal pour chaque activité de projet.
Le déroulement des activités proposées
- La phase d’évaluation
Au début du projet, Cavish procédera à une évaluation initiale détaillée des conseils de l’union (petite entité gouvernementale) sélectionnés afin d’obtenir des données sur les préjudices agricoles. Les résultats seront utilisés pour hiérarchiser les besoins de la population touchée.
Dans les 8 conseils de l’union touchés de la sous-division Jati du district de Thatta, presque tous les villages ont été complètement emportés. Ils ont été déclarés les plus touchés par les autorités du district et les autorités provinciales. Les villages sélectionnés pour l’intervention seraient les suivants :
Conseil de l’union |
Villages identifiés |
Population |
Jati |
|
60 |
Gul M Baran |
|
160 |
Begna |
|
80 |
Kar Malik |
|
285 |
Toutefois, il convient de préciser qu’il pourrait y avoir un changement sur les endroits cibles lors de la mise en œuvre du projet. En effet, les emplacements pour les interventions sont attribués à des ONGs/OINGs par le Conseil de coordination du district et le groupe responsable de l’agriculture qui sont administrés par l’Organisation des Nations Unies et le Gouvernement de district, au Pakistan. Comme de nombreuses organisations opèrent dans la région, d’autres conseils de l’union pourraient être attribués à Cavish. Toutefois, l’objectif de Cavish resterait concentré sur les villages complètement endommagés par les inondations.
- La sélection des bénéficiaires
Les catastrophes ont un impact plus important sur les populations les plus vulnérables comme les femmes et les enfants. Elles nécessitent un soutien direct de sorte que leur vulnérabilité peut être réduite. Dans ce projet, Cavish s’occupera en particulier des besoins spécifiques de ces groupes vulnérables. La sélection portera sur l’évaluation de la vulnérabilité des enfants et des familles en utilisant les indicateurs suivants :
- Les propriétaires des terres de petite taille (ayant moins de 1 hectare de terre) sévèrement touchées par les inondations c’est-à-dire les personnes dont les maisons ont été complètement emportées et qui ont également perdu leurs biens.
- Les femmes, chefs de famille et/ou agricultrices.
- Les orphelins propriétaires des terres touchées par les inondations.
Parmi les bénéficiaires du projet, certains seront considérés comme des bénéficiaires directs et d’autres des bénéficiaires indirects. En raison de la possibilité d’une augmentation de la vulnérabilité des enfants due à la perte des moyens de subsistance, les participants aux formations seront aussi en partie les bénéficiaires de la distribution des intrants agricoles. Ceci soutient l’idée que les personnes qui bénéficient d’un appui à la restauration de leurs moyens de subsistance devraient également se préoccuper des droits et du bon développement de leurs enfants. De même, afin d’établir un réseau d’entraide en cas de catastrophe, les membres de la communauté bénéficieront aussi des formations sur la préparation aux catastrophes. Le tableau ci-dessous indique la répartition des bénéficiaires en fonction des services proposés.
Bénéficiaires indirects |
Environ 3200 personnes (400 personnes * 8 villages) |
Bénéficiaires directs |
Environ 500 personnes |
Bénéficiaires de la distribution des intrants (petits agriculteurs) |
300 familles |
Bénéficiaires de la formation aux catastrophes naturelles |
500 personnes |
Bénéficiaires de la formation sur les droits de l’enfant |
400 personnes |
La phase initiale du projet
Dans la phase initiale du projet, des groupes distincts d’hommes et de femmes seront formés pour prendre part aux activités du projet. Les femmes, chef de famille, seront prises en charge en leur fournissant tout le soutien nécessaire en termes de restauration des moyens de subsistance. Il est prévu que, en adoptant ces mesures, les femmes seront en mesure de relancer leurs activités de subsistance.
La mobilisation sociale
Le projet sera mis en œuvre selon une approche participative. Au cours de la phase d’évaluation, l’équipe du projet Cavish formera des groupes de petits agriculteurs, comprenant des hommes et des femmes, afin de partager les objectifs du projet et de les engager dans le cadre de sa stratégie de mobilisation sociale. Les activités et les plans de mise en œuvre seront discutés avec eux et finalisés en fonction de leurs propositions. Ces groupes seront impliqués dans la mise en œuvre de projet et de suivi.
Ces petits groupes travailleront avec l’équipe de Cavish sur le développement des critères pour chaque activité et afin d’assurer la transparence du projet à chaque étape.
En outre, des séances de sensibilisation auront lieu avec les hommes, dans le cadre de la stratégie de mobilisation sociale, afin de les sensibiliser sur l’égalité entre les sexes et les droits des femmes.
Les activités de restauration
Les principales activités suivantes seront mises en œuvre au cours de ce projet avec la participation active des communautés ciblées.
- La distribution des intrants à 300 petits agriculteurs
Sur la base de l’évaluation initiale et des consultations avec les communautés locales, les pouvoirs publics et les experts de l’agriculture locale, Cavish fournira des intrants agricoles aux bénéficiaires sélectionnés dans les quatre conseils de l’union des zones du projet cible. Les intrants agricoles sont des semences de riz (35 kg par hectare), ainsi que des engrais qui seront fournis à des petits propriétaires fonciers/agriculteurs ayant moins de 10 hectares de terre, ce qui permettra la régénération d’un hectare de terre dégradée. Cavish appliquera la méthode suivante « un sac par famille et par agriculteur » et un seul agriculteur par famille sera soutenu dans ce projet. Les femmes chef de famille bénéficieront aussi de cette distribution.
- Formation à la préparation aux catastrophes naturelles et à la prévention des risques
Comme déjà dit, le district de Thatta est une zone exposée aux catastrophes naturelles. Les inondations, les cyclones, les pluies torrentielles et les effets de l’érosion marine sont quelques-unes des principales menaces naturelles auxquelles sont exposées les populations dans la région. À cet égard, il est important d’augmenter la capacité des collectivités à se préparer à faire face à ces catastrophes. Ainsi, Cavish propose de réaliser une formation sur la préparation aux catastrophes pour les communautés touchées. A cet effet, un programme de formation sera conçu comprenant un manuel en anglais et un autre en sindhi (la langue locale) ainsi que des brochures, des dépliants et des affiches. La formation devrait comporter une formation de base et des formations de niveau plus avancé.
Le programme de formation de base comprend, mais sans s’y limiter, les contenus suivants :
• La présentation des menaces liées aux catastrophes.
• L’utilisation d’un système d’alerte du gouvernement (radio, TV et autres sources) comprenant des numéros de téléphone importants.
• La création d’un échéancier figurant les différents dangers selon les saisons (mousson, etc.).
• La définition d’une liste de « ce qu’il faut faire » et « ce qu’il ne faut pas faire » (avant, pendant et après une catastrophe) :
- Préparer une évacuation.
- Protéger les biens et documents importants.
- Concevoir une trousse d’urgence.
- Prendre en charge les groupes vulnérables (femmes, enfants, handicapés, etc.).
- Accéder à l’aide humanitaire et à l’information.
- Développer le réseau des bénévoles/les comités pour la préparation.
La formation basique serait offerte à 400 personnes (environ 100 hommes et 100 femmes, et 200 enfants). Certains participants seront aussi les bénéficiaires de la distribution des intrants agricoles.
Pour la réalisation de ces formations, une équipe de 20 formateurs bénévoles, des hommes et des femmes, seront identifiés et formés. Ces formateurs proposeront des formations en cascade aux différents niveaux de la communauté où chaque personne formée deviendra formateur. Chaque session pourrait être étalé sur deux jours.
Pour la formation de niveau avancé, seront abordés des sujets considérés comme sauver la vie et pendant et après les catastrophes :
- Recherche et sauvetage.
- Premiers soins.
- Prise en charge psychosociale.
Cette formation est destinée à 100 jeunes de ces mêmes communautés sélectionnées selon leurs compétences. Il est prévu que ces groupes de formation comprendront 30 à 40% de jeunes filles.
La formation à la sensibilisation sur les droits de l’enfant
Puisque ce projet est conçu pour protéger les droits des enfants grâce à la restauration des moyens de subsistance des familles touchées, les mêmes formateurs que ceux recrutés pour la formation à la préparation aux catastrophes naturelles assureront des séances de sensibilisation sur les droits de l’enfant et les questions de développement avec les familles cibles. Ils mèneront des sessions de formation avec les familles bénéficiaires du projet et incluront d’autres membres de la communauté chaque fois que cela sera possible.
Un total de 400 personnes bénéficiera de ces formations. Parmi elles, 300 sont les petits agriculteurs qui reçoivent les intrants agricoles et 100 autres sont des membres de la communauté.
Résultats attendus
Bien que Cavish soutienne les familles nécessitant la restauration de leurs moyens de subsistance, une forte mobilisation sociale et des activités de sensibilisation seront aussi menées pour sensibiliser les familles à procurer une protection adéquate et un environnement favorable au développement de leurs enfants :
- Au travers de la mobilisation des familles, les enfants devraient bénéficier d’un accès à l’éducation.
- Les sessions sur les droits des enfants et sur la protection des enfants seront organisées avec les parents.
Période
La période du projet a été évaluée sur une période de 5 mois, à partir de Février 2011 et se terminant en Juin 2011.
Localisation
Cavish travaillera dans les zones déclarées les plus sinistrées par le gouvernement. Les projets de restauration des moyens de subsistance seront mis en œuvre dans 8 villages choisis parmi les villages les plus touchés.
Ressources humaines
Afin de mener ce projet, Cavish prévoit de recruter 5 employés supplémentaires. Leurs rôles et leurs responsabilités sont les suivants :
- 1 coordinateur de projet : il aura la responsabilité globale de la gestion du projet. Il/elle développera le plan de mise en œuvre du projet et sera responsable de la coordination avec les autorités locales, l’ONU et le siège social de Cavish. Il/elle sera également en charge du rapport financier et narratif et de suivi au niveau des activités sur le terrain
- 2 mobilisateurs sociaux : il soutiendra la mobilisation sociale, la formation de groupes et la distribution des intrants au niveau des villages. Il travaillera en étroite collaboration avec les collectivités pour la mise en œuvre de la plupart des activités ainsi que le suivi du projet quant à la bonne utilisation des intrants agricoles; il assurera la participation des communautés dans des activités diverses.
- 1 coordinateur logistique et administratif : sera responsable de l’administration et de la logistique: de l’acquisition des intrants tels que les semences, les engrais et les véhicules à la gestion des stocks au niveau des groupes.
- 1 soutien sur le terrain: sera responsable de l’assistance à l’équipe de terrain concernant les différentes activités au niveau du bureau.
Le personnel recruté sera appuyé par l’équipe de coordination actuelle de Cavish. Elle fournira un appui technique et des conseils dans la mise en œuvre du projet et de son suivi.
Calendrier
Afin de mener ce projet, il est prévu que les activités se déroulent de la manière suivante selon un planning mensuel.
Activités |
Par mois |
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M1 |
M2 |
M3 |
M4 |
M5 |
Recrutement du personnel/séance d’orientation sur le projet |
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Evaluation initiale/mobilisation sociale/formation des petits agriculteurs |
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Développer des formations/sensibilisation des petits agriculteurs aux droits de l’enfant |
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Développer des formations/sensibilisation des petits agriculteurs aux droits de l’enfant |
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Distribution des intrants agricoles à 300 petits agriculteurs |
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Sessions de formation sur les droits de l’enfant |
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Sessions de formation à la préparation aux catastrophes naturelles |
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Suivi du projet |
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Evaluation et rapport final |
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Suivi et évaluation
Le suivi et l’évaluation du projet sera effectuée par le personnel du projet et les groupes de petits agriculteurs formés pendant la durée du projet. Ils seront également impliqués dans le suivi des différentes activités du projet comme la distribution de semences et des engrais.
À la fin du projet, une évaluation interne sera conduite par l’équipe Cavish afin de documenter les leçons apprises et les études de cas du projet.
Le budget
Le projet nécessite un budget de 54 500 euros. Tout montant supplémentaire permettra à Cavish d’étendre les activités du projet à d’autres régions et communautés.
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Budget |
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Ressources humaines |
3 864 |
Montant du budget sollicité :
54 500 euros |
Restauration des moyens de subsistance |
16 364 |
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Formation et sensibilisation |
20 091 |
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Frais de fonctionnement |
9 227 |
|
Frais de suivi |
4 955 |
|
BUDGET TOTAL |
54 500 |
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Acting for Life Tél : (33) (0) 1 49 34 83 13
1050 Avenue de l’Europe Fax : (33) (0) 1 49 34 83 10
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